|
Espèces pionnières et banque de graines du sol
Molino et Sabatier (2001) ont étudié le caractère pionnier d’une centaine d’espèces de forêt tropicale humide.
Données
Valeurs par espèce.
Résumé
L’hypothèse de la perturbation intermédiaire selon laquelle on obtient la diversité maximale lors d’une perturbation moyenne, n’a jamais été appliquée aux riches communautés d’arbres de forêts tropicales humides et aux processus de perturbation par les chablis qui modifient l’environnement lumineux. Cette hypothèse a ététestée sur un échantillon de 17000 arbres de la forêt guyanaise,
10 ans après qu’un traitement sylvicole a ajouté aux chablis naturels un gradient d’intensité de perturbation. La richesse spécifique, standardisée de façon à éliminer les effets densité, atteint un pic à des niveaux de perturbation intermédiaires, particulièrement quand l’intensité de perturbation est estimée par le pourcentage de tiges des espèces fortement dépendantes de la lumière.
Les suppléments de cet article, disponibles sur le Web , donnent une liste des espèces étudiées en précisant leur caractère
pionnier ou non. Quand les espèces sont effectivement pionnières, la présence de leurs graines dans la banque de graine du sol (BGS) est également indiquée. En outre, ce travail étant issu d’une synthèse bibliographique, pour chaque espèce la (es) référence
bibliographique (s) est précisée.
L’étude des relations entre végétation pionnière et graines dormantes du sol dans la région de la piste de Saint-Élie, en Guyane française, montre que :
1. En tous points de forêt primaire existe un stock de graines d’espèces pionnières important (150 à 200 graines/ m²), la proximité d’une végétation pionnière provoquant un enrichissement sensible de ce stock dans une bande relativement étroite.2. Les arbres pionniers adultes situés dans d’anciens chablis contribuent à l’hétérogénéité du stock en provoquant un enrichissement localisé très important, qui peut être perceptible dans un rayon de plus de 30 m.
3. Le stock évolue rapidement dans les premières années suivant un défrichement en forêt primaire ; il est reconstitué quantitativement dès la deuxième année, et, à neuf ans, il est quatre à cinq fois plus important qu’en forêt primaire, enrichi
en espèces pionnières à vie courte et fructification précoce, mais appauvri en espèces pionnières à vie longue et fructification tardive.
Cet article nous a permis de rajouter quelques éléments à ceux de l’article de Molino et Sabatier (2001) : pour une quinzaine d’espèces (dont 3 nouvelles), nous avons pu intégrer des données relatives à leur durée de vie, leur hauteur maximale, ou l’année de leur première fructification.
Les espèces qui interviennent dans les processus de régénération
de la forêt naturelle peuvent être classés en trois groupes :
les pionnières au sens strict, les cicatricielles ou nomades et les dryades
ou sédentaires. Ces dernières correspondent à des espèces
à durée de vie longue, et donnent à la forêt son aspect
organisé dans tous les ensembles structuraux, du sol à la voûte.
Les cicatricielles germent à la lumière mais présentent une
croissance moins rapide que les pionnières au sens strict, bien qu’elles
puissent jouer ce rôle. Ce groupe comprend, pour une part, les pionnières
à vie longue, et pour une autre part, des espèces moins héliophiles.
Toutes ces espèces sont capables de cicatriser le couvert végétal
perturbé d’où leur nom de cicatricielles ; par ailleurs, en
se disséminant à la faveur des chablis, elles constituent une classe
de plantes largement réparties dans la population forestière.
Nous avons donc choisi d’ajouter ce caractère aux plantes pionnières,
quand cela était possible.
|

Dernière mise à jour le
28/02/2011
|
|
|